Entre Ciel et Terre…

Entre Ciel et Terre…

Chaque année, les premiers jours de novembre nous placent au cœur d’un
double mystère : la gloire des saints et la miséricorde pour les défunts. Deux
célébrations indissociables qui révèlent le même amour du Christ mort et ressuscité, source de toute sainteté et de toute espérance.

La Toussaint, célébrée le 1er novembre, rappelle que la sainteté n’est pas un
privilège réservé à quelques-uns, mais la vocation de tous les hommes. Les
Béatitudes proclamées ce jour-là, dessinent le visage du chrétien bienheureux :
pauvre de cœur, doux, miséricordieux, artisan de paix. La sainteté n’est pas
une fuite hors du monde, mais une manière d’y vivre en Dieu, dans la fidélité
du quotidien, dans la tendresse du service et la vérité du cœur.

Dès le lendemain, le 2 novembre, l’Église se tourne vers ses enfants défunts. La
Commémoration de tous les fidèles défunts est la fête de la mémoire aimante :
l’Église prie dans la foi, non dans la tristesse. Comme le rappelle la Préface : «
La vie n’est pas détruite, elle est transformée. » En priant pour les morts, nous
proclamons que la miséricorde de Dieu surpasse nos limites, que l’amour
triomphe de la mort et que la mort n’est pas une fin, mais un passage.

Le cimetière devient alors un sanctuaire de mémoire et d’espérance. En y
déposant des fleurs, en y traçant un signe de croix, en y murmurant une prière,
nous rappelons que nos défunts vivent dans le cœur de Dieu et qu’ils
attendent, comme nous, la plénitude de la résurrection. La Toussaint et la
Commémoration des défunts forment un même mouvement : la première
élève nos regards vers le ciel, la seconde les ancre dans la terre. Ensemble, ces
deux célébrations font de cette semaine un temps de communion entre
l’Église du ciel, l’Église de la terre et l’Église du purgatoire.

Les saints montrent ce que Dieu accomplit dans l’homme ; les défunts
manifestent ce que Dieu poursuit encore en lui. C’est la grande respiration de
la foi : la sainteté nous attire, la miséricorde nous relève, et la prière nous unit.
Saint Bernard de Clairvaux l’exprimait magnifiquement : « Les saints ne sont
pas des modèles inaccessibles, mais des compagnons de route ; leur gloire
accroît notre désir et leur victoire fortifie notre espérance ». Vivons ces jours
dans la gratitude et la prière, marchant ensemble vers la lumière du Vivant,
vers Celui qui fait toutes choses nouvelles.