Peut-on être dans la joie aujourd’hui ?
Le dimanche des Rameaux est un dimanche un peu spécial : nous commençons la célébration en chantant « Hosanna », agitant nos Rameaux accompagnés d’airs joyeux, puis quelques minutes après nous lisons la Passion… Faut-il être joyeux ou triste ce jour-là ? Nous sommes un peu perdus.
Pourtant, ce jour est vraiment un jour de liesse ! Jésus entre dans Jérusalem et ses disciples ont le cœur qui déborde de joie. Pourquoi ? Pour « tous les miracles qu’ils avaient vus » (Luc 19,37). Ils ne sont pas « dans la joie », mais REMPLIS de joie, cela DÉBORDE. C’est une joie décentrée, une joie non pas pour eux-mêmes, mais pour tous ces pauvres, ces malades, ces opprimés qui ont retrouvé la liberté. Ils sont tournés vers le Père des miséricordes qui a fait cette œuvre, à travers le Christ.
Le Christ sur son âne ne s’en glorifie pas… Lui, aussi, est dans l’action de grâce : « À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit : Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance » (Luc 10,21). Comme l’évoque St André de Crête, chaque manteau déposé sur le chemin du Christ signifie chaque grâce reçue, unique. C’est une profonde joie qui accompagne Jésus au porche de sa Passion, en pensant à chaque visage, chaque histoire rencontrée et aimée.
Demain nous pleurerons, avec Jésus qui pleure sur Jérusalem, mais aujourd’hui, accompagnons-le dans cette action de grâce au Père pour ses œuvres de miséricorde à travers lui, et pour lesquelles il a choisi de donner sa vie jusqu’au bout. Entrons dans la joie de notre maître, qui donne sa vie par Amour, pour l’humanité blessée.