Le Mont Viso est un des plus hauts sommets des montagnes italiennes, culminant à 3841 mètres. Quelqu’un me racontait qu’il avait l’habitude d’escalader en montagne avec son père, et que cela avait été pour lui une école d’effort, de persévérance, de courage reçue de lui. Un jour il a monté ce Mont et son père lui a dit : « Dans la vie, « Viso », ou plutôt « Vise-haut » » ! J’ai trouvé que c’était une belle parabole d’un père qui encourageait son fils à grandir, à se dépasser, à ne pas avoir peur des échecs et à persévérer. La montagne, dans sa beauté, sa majestuosité, nous appelle et nous attire. La sainteté et les saints sont un peu comme une montagne qui nous éblouit. L’œuvre de Dieu dans les saints nous appelle à notre vocation profonde : être exposés à la lumière de Dieu.
« Bien aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu- et nous le sommes. (…) Bien aimés, dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui seront semblables car nous le verrons tel qu’il est. Et quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur. » (1 Jn 3,1-3)
Mais la sainteté, avant d’être une montagne à gravir, est une perle précieuse à accueillir. Cette perle est plus précieuse que l’or. C’est la paternité divine qui fait de nous des fils et des filles aimés et bien-aimés. Cela n’est pas encore manifesté, il faut s’approcher de Dieu pour le voir et connaître la vérité de cet amour que nous peinons à saisir. C’est pourquoi la sainteté est ce chemin de dévoilement de ce trésor qui est en moi : mon identité de fils ou fille bien aimé, tant aimé, au prix du sang de son Fils, Bien aimé lui aussi. La beauté de la perle nous élève pour gravir la montagne de la beauté : celle de la Présence de Dieu, du face-à-face avec Dieu : « Dans son sanctuaire, puissance et beauté ». (Ps 95)