C’était vraiment la douche ! Jésus venait de confirmer à ses disciples ce qu’ils espéraient, à savoir qu’il était bien le messie attendu, celui qui allait par sa puissance « rétablir le Royaume pour Israël » (Ac 1,6). Or, voilà que tout de suite après il leur dit qu’il va « être livré aux mains des hommes, être tué. » (puis quand-même ressusciter, mais qu’ont-ils compris ?).
A la fin de la journée de marche, Jésus leur demanda de quoi ils parlaient en chemin. Hélas, « ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. »
La réaction de Jésus est stupéfiante : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Le geste qui suit va encore plus loin : Jésus prend un enfant et l’embrasse, ce que font spontanément hommes et femmes du monde entier. Commentaire : « Celui qui accueille cet enfant, c’est Dieu qu’il accueille. » En d’autres termes, Dieu lui-même est à maints égards comme un enfant, petit et faible.
De très nombreuses paroles de Jésus vont dans le même sens. Dans la version du même épisode racontée dans l’évangile de Matthieu, Jésus continue en disant : « Celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. ». L’humilité, vertu divine par excellence, ne consiste pas à être petit, ni à se sentir petit, ni à se déclarer petit, mais à se faire petit.
Le péché originel, c’est le refus de l’humilité. « Vous serez comme des dieux », dit le serpent. Qui n’en a jamais rêvé ? Mais les autres sont souvent des obstacles à ces rêves : saint Jacques (2° L.), constatant les jalousies et les rivalités énonce comme une évidence : « D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? »
Pauvre Terre, plus que jamais livrée aux jalousies et rivalités, et donc aux guerres, causée par la soif de pouvoir (Ukraine, Soudan, Burkina Faso, Somalie, Birmanie…), mais aussi par le désir de vengeance (Terre sainte). Ne nous décourageons pas. Et commençons par l’imitation fervente de Jésus, qui a sauvé le monde en aimant jusqu’au bout, en donnant sa vie.
Samedi prochain, le Congrès Mission, évènement local dans toutes les paroisses, veut nous inviter à fortifier notre foi ensemble, pour ensuite l’annoncer, la transmettre. Si Jésus a tant insisté sur cela, c’est parce que l’enjeu en est immense. « Allez proclamer l’Evangile à toutes les nations ! »