En ces jours des fêtes pascales, nous célébrons deux nouveautés inouïes :
Le Vendredi Saint, Dieu a fait l’expérience de la peur, la trahison, la souffrance et il a connu la mort. En Jésus, Dieu est mort – c’est quelque chose que l’on ne pouvait pas dire auparavant. Jésus l’a expérimenté par son grand amour et à cause de sa solidarité avec notre faiblesse. Selon les paroles du théologien Etienne Grieu :
« La Croix atteste que Dieu privilégie ce qui l’unit à sa créature plutôt que ce qui le concerne lui-même. Il passe au second plan par rapport au souci de sa création ; et, pour la vie de celle-ci, il est prêt à des folies. »
Il y a une autre nouveauté : Le Dimanche de Pâques, en Jésus, l’homme est ressuscité ! La mort n’est plus éternelle, la peur et le désespoir ne devraient plus dominer notre vie car Jésus ouvre devant nous un horizon nouveau : il nous appelle à une vie au-delà de la vie que nous connaissons ! Cette promesse de vie éternelle transforme dès maintenant nos peurs et nos deuils car son pardon et sa paix nous apportent une espérance nouvelle !
Cette double nouveauté en Jésus, la mort de Dieu par amour, la résurrection de l’homme par la puissance de l’Esprit, sont une réalité qui nous surprend et nous dépasse et par laquelle Dieu veut rejoindre notre existence. Comment ?
A la fois par l’Eglise et dans le secret de notre cœur, dans la mesure où nous lui laissons la place. Comme écrivait le théologien Xavier Thévenot : « Le propre de Dieu ne serait-il pas de se dévoiler, non pas comme solution de nos problèmes et de nos interrogations, mais comme Celui dont les réponses ne clôturent jamais un questionnement libérateur ? »
Ce questionnement nous invite toujours davantage à un don de nous-mêmes.
Le Christ solidaire et victorieux ne s’impose pas. Jésus se décrivait lui-même :
« Je suis doux et humble de cœur. » Ce sont nos vies, telles qu’elles sont, qui sont invitées à être rejointes par la solidarité et par la puissance du Christ. Thévenot met dans la bouche de Dieu : « Je suis la Profondeur de ta profondeur ». C’est pour cela qu’il choisit des moyens modestes pour nous donner la vie en plénitude : le témoignage de ses disciples qui l’ont rencontré après la résurrection et qui nous appellent à la foi, et les sacrements où il partage réellement sa vie avec nous.
Ouvrons-nous à cette espérance, à cet amour, à cette puissance !
Le Christ est vraiment ressuscité !
Joyeuse fête de Pâques !