Amos était un propriétaire de troupeaux, d’une certaine aisance, qui habitait une petite ville au sud de Bethléem. Il se rendait dans la ville prospère de Samarie, capitale du Royaume du Nord, pour commercer. C’était vers 750 av. J.C.
Amos était sans doute un homme très intègre, une personnalité forte et entière. D’où une parole vigoureuse, inspirée par une sainte colère.
C’est bien l’impression qu’on retire en entendant la première lecture biblique (de ce dimanche et du suivant) :
« Écoutez ceci, vous qui écrasez le malheureux pour anéantir les humbles du pays, car vous dites : Nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix et fausser les balances. Nous pourrons acheter le faible pour un peu d’argent. »
S’ensuit une critique impitoyable des mœurs qu’il constate. Tout est passé au crible. La critique porte principalement sur le domaine de la justice sociale. Les fautes d’Israël dénoncées sont nombreuses : insouciance et cupidité des classes dirigeantes, rapacité des marchands, corruption des juges…
Mais ce qui motive l’indignation du prophète, et à travers lui celle de Dieu, c’est le mépris du pauvre et du faible qu’entraîne cette situation. Ce qui est très grave, c’est que le droit et la justice (ces termes reviennent souvent) sont bafoués.
Ainsi, Amos l’éleveur est devenu un prophète, un homme qui parle au nom de Dieu et révèle ce qui habite le cœur divin :
« Le Seigneur le jure : Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits ! »
Jésus, lui, va au fond du problème : « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres ; vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
A-t-on remarqué à quel point cette petite phrase ne divise pas l’humanité entre croyants et incroyants, mais entre ceux qui servent et ceux qui se servent !
Pour ces derniers, envisager la fin de la vie peut être un cauchemar. « Cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? »
De nombreuses paroles de Jésus sont un avertissement pour les riches, ceux qui sont attachés à l’argent. Comment en guérir ? Ne serait-ce pas par la voie de celui qui a trouvé un trésor caché, qu’il ne soupçonnait pas ? « Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède pour acquérir le trésor… »
Le trésor, c’est Jésus, c’est la vie avec lui, c’est l’amitié fraternelle, la joie de donner et de se donner. Un trésor dans les cieux, dit Jésus, mais déjà aussi sur terre.