Dans l’Eglise, le carême est une période dont on souligne, avec raison, l’importance ! C’est une période de conversion qui nous prépare à la grande fête de Pâques sans laquelle notre foi serait une coquille vide. St Paul l’affirme : “Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vide” (1 Co 15,14), sans contenu, sans aucune consistance ; et nous serions des menteurs, des faux témoins de Dieu ! Nous sommes sans doute tous d’accord avec Paul.
Mais, après Pâques, qu’en est-il du temps pascal, de ces cinquante jours qui vont nous conduire jusqu’à la Pentecôte ? Le vivons-nous avec autant d’intensité et de profondeur que le Carême ? Est-ce vraiment un temps essentiel, mieux, un temps qui accomplit Pâques, et donne sens à toute notre vie chrétienne ?
Au-delà des préoccupations du quotidien, comment vivons-nous ce “temps pascal” ? En évoquant Jésus, une des préfaces de Pâques dit : “Dans sa résurrection, chacun de nous est déjà ressuscité. C’est pourquoi la joie pascale rayonne par tout l’univers, la terre entière exulte, les puissances d’en haut et les anges dans le ciel chantent sans fin l’hymne de ta gloire”.
“Chacun de nous est déjà ressuscité !” Même si cette résurrection attend encore son plein achèvement, nous pouvons nous demander : est-ce que je vis chaque jour, chaque heure qui passe dans ce processus de résurrection ? Est-ce que chaque matin, en me réveillant, je prie quelques instants en disant : “Jésus, tu es vivant, et je te demande ta grâce pour que toutes mes intentions et mes actions, mes pensées et mes paroles, mes attitudes, mes relations et mes projets soient habités par la dynamique de ta résurrection” ? Par la joie de ta présence, par l’espérance que tu mets en mon cœur, par la confiance que tu m’invites à communiquer autour de moi ?
En lui, “chacun de nous est déjà ressuscité”. Même dans les difficultés ou les peines de la vie ordinaire, nous sommes appelés à vivre, dès maintenant, de sa résurrection. Comment ? Eh bien, grâce à l’Esprit-Saint qui nous est promis pour la fête de la Pentecôte, l’Esprit qui nous unit à Jésus. Dans le passage bien connu de l’Evangile de ce dimanche (la vigne et les sarments), un mot revient 8 fois, c’est le verbe “demeurer”. Jésus doit demeurer en nous, et nous devons demeurer en lui. Si le sarment veut porter du fruit, il doit impérativement “demeurer” branché sur la vigne.
Ô Jésus ressuscité, chaque jour, chaque minute, chaque seconde, fais de nous, avec toi, en toi et par toi, des ressuscités, des semeurs de ta joie et de ton espérance.