Cette semaine s’ouvre avec le récit d’un homme qui a été purifié, et mercredi, nous entrons dans le temps du Carême, temps de purification et de conversion qui nous mène vers Pâques.
Le jeûne, le partage et la prière en sont des chemins. Mais pourquoi et comment ?
A travers la bouche du prophète Isaïe, Dieu explique le sens du jeûne :
« Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : briser tous les jougs, partager ton pain avec celui qui a faim… ? » ( Is 58,6)
Jeûner, c’est décider d’éprouver un manque, pour laisser la première place à Dieu ou à mes frères. C’est une école de liberté spirituelle. Si je jeûne de nourriture, j’éprouve la faim, qui, tout en me rendant libre par rapport à mes besoins, me rend frère de ceux qui sont affamés ; je partage alors une fraternité spirituelle avec eux. Si je jeûne de télévision ou de loisir, je donne ce temps pour aimer davantage. En fait, le jeûne est indissociable du partage : Partager un manque, partager son temps, partager une souffrance…
Jésus se situe dans cette perspective. Aux pharisiens qui reprochent à ses disciples de ne pas jeûner, il répond qu’on ne jeûne pas quand l’époux est là. Cela signifie qu’un jeûne qui ne s’ancre pas dans l’alliance avec Dieu et les autres, risque de se réduire à une simple pratique extérieure. Comme si on était « pratiquant non-croyant », un peu comme l’homme riche qui fait tout ce qu’il faut pour posséder la vie éternelle : il observe tous les commandements, mais ne croit pas vraiment en Jésus, et ne prend pas le risque du partage pour le suivre.
Ainsi, tous nos petits gestes posés dans le secret ouvrent dans notre cœur un espace pour accueillir Jésus, pour accueillir nos frères. Mais, en même temps, ce n’est pas grâce à nos bonnes actions que nous sommes sauvés. C’est Jésus qui nous rachète, quels que soient nos efforts. Le salut est inconditionnel. C’est la miséricorde de Dieu qui est source de notre salut, et non nos « efforts de Carême ». Dieu m’aime, qui que je sois. Nos « efforts de Carême » ne sont qu’une réponse à l’immense amour de Dieu pour nous. Convertissons-nous en croyant à la Bonne Nouvelle de son Amour !