Lorsque Jésus nous parle du royaume de Dieu, il y a quelque chose d’étonnant, car les images qu’il utilise ce dimanche font référence à l’agriculture. Nous pourrions dire : le premier jardinier en fait, c’est Dieu lui-même. Le Père a planté une graine sur la terre, et il se réjouit à l’avance de voir pousser la semence du Verbe, plantée par la mort et la résurrection de son Fils Jésus et alimentée par le don du Saint-Esprit.
Nous pouvons tirer 3 conclusions à partir des images que nous donne Jésus :
1) Souvent lorsque nous parlons des paraboles de Jésus, nous parlons d’une chose : la graine de moutarde, le trésor enfoui, etc. Or ce n’est pas ce que dit Jésus : le royaume de Dieu est comparable « à un homme qui jette en terre la semence […] la semence germe et grandit », ou encore « à une graine de moutarde qu’on sème en terre ». En d’autres termes, le royaume de Dieu n’est pas une chose, mais un mouvement, une action, quelque chose qui est toujours à l’œuvre.
2) « … La semence germe et grandit, il ne sait pas comment » : avec la première image que Jésus nous donne, nous pouvons tirer la conclusion suivante : nous ne pouvons pas mettre la main sur le royaume de Dieu. L’œuvre de Dieu s’accomplit, passe par nous, et nous sommes invités à y travailler, mais il ne nous appartient pas de pouvoir trop définir ni de quelle manière, ni à quel moment, ni comment la semence germe et grandit dans les cœurs.
3) « … A une graine de moutarde qu’on sème en terre » : avec la deuxième image, Jésus nous rassure sur ce qu’on pourrait appeler « les petits commencements ». Ce n’est jamais avec grand fracas que Dieu intervient, mais discrètement, dans le respect du cheminement et de la liberté de chacun. Pourtant lorsqu’un jour nous regarderons en arrière, nous découvrirons tout ce que nous n’aurons pas vu durant notre vie : par tous nos actes bons, beaux ou vrais, effets du commandement de l’amour, par notre disponibilité à laisser la grâce de Dieu nous habiter et nous conduire, le royaume de Dieu se sera répandu dans le cœur des hommes et des femmes que nous aurons croisés, dans des ramifications que nous n’aurions jamais imaginées.
Que chacun ce dimanche nous puissions laisser Dieu être Dieu dans nos vies.