Proclamer la vérité dans la liberté du Christ

Proclamer la vérité dans la liberté du Christ

Dans l’Évangile de ce dimanche Jésus frôle la mort une 1ère fois en montrant aux juifs avec qui il échangeait que Dieu a agi à plusieurs reprises au cours de l’histoire dans la vie de non-juifs. Pour comprendre en partie leur réaction on peut s’imaginer nous-mêmes à cette époque : nous sommes sur la terre d’Israël où devait s’appliquer la Torah jusque dans les détails de la vie sociale. Vient alors cet envahisseur romain qui impose ses lois, ses dieux, ses jeux d’arènes, sa morale et son éthique, très éloignés et pourtant imposés au peuple juif qui vivait là avant lui. La réaction du peuple juif semble être une forme de protection tout à fait compréhensible : ne pas se mélanger aux païens, avec des revendications identitaires face à la souffrance de l’oppression.

Alors, quand Jésus semble élargir le champ de vision de l’action de Dieu, la réaction est épidermique, immédiate et violente : il dissout la Parole de Dieu ! Il collabore avec l’esprit du monde et l’envahisseur ! Il ne veut pas suivre les préceptes de la Loi juive !

Il y a quelque chose de ce contexte que nous expérimentons à notre tour en ce moment en tant que chrétiens dans notre société. Non pas face à un envahisseur, mais face à un changement profond et intrinsèque d’une orientation de société qui choisit clairement de vivre sans la foi chrétienne et qui, en ce sens, rejoint profondément la même perception du monde que les civilisations païennes et qui s’impose ispo facto à ceux qui continuent de vivre leur foi chrétienne. 

Pour trouver l’attitude juste face au contexte actuel, il faut sans doute tenir ensemble ces paroles que nous connaissons bien et qui semblent actuelles : « Vous êtes dans le monde mais vous n’êtes pas du monde » (Jn 15,19). Mais en même temps Jésus prie en  disant : « Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais que tu les gardes du mauvais » (Jn 17, 15), et aussi : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique pour que […] par lui le monde soit sauvé » (Jn 3,16-17). Le mot « monde » n’a pas exactement  la même signification dans ces différents passages. Cependant nous pouvons comprendre que le Seigneur nous invite à grandir sans cesse en liberté sur cette ligne de crête.  Il nous invite avant tout à annoncer et à vivre l’Évangile, le kérygme : même si le monde le rejette, Dieu désire habiter le cœur de l’être humain d’où découle son agir et sa cohérence.

Invités à agir avec le principe de charité, écoutons Saint Paul : « Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » (Rm 12,2)