Aimer c’est tout donner

Aimer c’est tout donner

Deux textes liturgiques de ce dimanche mettent en scène une veuve. La première n’avait plus qu’un peu de farine pour faire un dernier pain pour son fils et pour elle, « et puis nous mourrons ». Le prophète Elie lui demanda quand-même de le servir en premier, ce qu’elle fit. Par la suite, la réserve de farine ne s’épuisa pas.

Cette femme découvrit ainsi que faire passer Dieu en premier pouvait faire basculer une vie, et d’autant plus qu’on a beaucoup et même tout donné. Cette veuve est une figure christique avant l’heure.

La deuxième veuve est plus connue ; car Jésus l’avait bien remarquée, mettant deux pièces  d’un demi-euro  dans le tronc. Le texte précise : « une pauvre veuve ». Mais la précision était pratiquement inutile, les veuves étant alors presque toutes pauvres par définition, en l’absence d’un homme pour les protéger.

On peut s’attacher à la remarque de Jésus, expliquant que les riches généreux avaient donné de leur superflu, ce qui n’est déjà pas si mal, mais que la veuve avait donné « plus que tous les autres. » Nous sommes ainsi renvoyés à nous-mêmes, à la façon (et la quantité) dont nous donnons. L’argent, le temps…

Comme le dit un humoriste (Geluck, Le Chat), « Celui qui n’a rien et donne tout donne plus que celui qui a tout et ne donne rien. »

Mais le souci de Jésus ne s’arrête pas aux comparaisons. C’est vrai que l’évangile ne dit pas la suite de l’histoire. Mais on peut raisonnablement supposer que la veuve de l’évangile fut comblée de la même façon que la veuve visitée par Elie.

Bien sûr, dans un cas comme dans l’autre, il faut avoir donné avant. Cela s’appelle la confiance, qui est un synonyme de la foi.

Jésus dit ailleurs que « celui qui aura donné un simple verre d’eau à l’un de ces petits, ne perdra pas sa récompense. » (Mc 9,41)

Ne perdons pas les occasions de récompense !