Commentaire d’évangile

Commentaire d’évangile

Dimanche 7 Février

5ème dimanche du temps Ordinaire 

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (1, 29-39)

Situés au début de la vie publique de Jésus, ces versets nous décrivent ses principales activités.

Les tableaux s’enchaînent de la synagogue à la maison des disciples, de la maison des disciples à un endroit désert, puis à travers toute la Galilée. Jésus très actif agit en thaumaturge d’abord dans l’intimité puis en public. Il prie seul avant d’entraîner ses disciples à sa suite.

Peut-on discerner une continuité entre ces différents tableaux, quel but poursuit Jésus ?

Le v 21 nous indique que nous sommes le jour du Sabbat consacré à la prière et à l’étude de l’Ecriture. Le v 29 introductif, présente Jésus, juif pieux, sorti de la synagogue se dirigeant vers la maison des disciples Simon et André.

Une guérison dans l’intimité : v 30-31.

Ce récit est très bref.

Au v. 30 on informe Jésus que la belle-mère de Simon est malade : elle est prise de fièvre, couchée, totalement passive. Un seul geste de Jésus au v. 31 la remet debout, la libère de la fièvre et aussitôt, elle s’active. Dans ces deux versets, Jésus ne prononce aucune parole, tout se passe en mouvements : il lui prend la main, franchissant la distance qui sépare les deux corps, et elle se trouve debout à côté de lui. Le verbe « Se lever » indique que la force résurrectionnelle de Jésus est déjà agissante : « Elle les servait ». On peut penser qu’ils prennent un repas dans l’intimité de la maison. D’ailleurs, ce verbe servir désigne aussi les servants « diacres » de l’Eglise primitive.

Jésus thaumaturge public : v, 32-34

L’action se situe le soir après le coucher du soleil. Le sabbat est donc terminé, nous sommes déjà dimanche. (Ce jour pour les premiers chrétiens symbolise le début de la création nouvelle en Christ ressuscité.)

Le v. 33 accentue le contraste entre l’intimité du petit groupe dans la maison et la foule massée à la porte. L’espace s’élargit de la synagogue en passant par la maison à « la ville entière ». Ici, Marc nous décrit les effets suscités par l’intervention de Jésus. Elle ne se limite pas au domaine religieux, mais prend en compte l’homme en son entier. Une attente apparaît du côté des gens, ils affluent en quête de libération des maux qui les frappent, eux ou leurs proches. « Il expulsa beaucoup de démons », ces forces étrangères capable de mettre à mal les facultés ou l’organisme humain.

On remarque une distance entre le désir des gens et sa réalisation puisqu’Il ne délivre pas tout le monde. Ce faisant, Jésus rend visible le Salut que Dieu envoie. Dieu les soulage, les guérit, fait toutes choses nouvelles. Ces gestes de guérisons manifestent la vérité de l’annonce de la Bonne Nouvelle.

Au v. 34 Il ne laisse pas parler les démons parce qu’ils le connaissent. Ils ont un savoir indu sur Jésus. Ce silence imposé laisse ouverte pour les gens, et pour le lecteur, la possibilité d’identifier Jésus à partir de leur expérience et non d’un savoir que les démons prétendraient révéler.

Un priant : v. 35-37

La prière de Jésus sobrement évoquée dans le v. 35 interrompt le déroulement de ses activités de guérisons. Elle ouvre une autre dimension et indique une relation cachée avec l’Invisible, la source intérieure où s’alimentent sa lucidité et l’énergie de son action.

L’heure matinale indique l’urgence de la sortie de la ville après la cohue de la veille. Dans la bible, le désert, espace inhabité, est un des lieux de rencontre de Dieu. Loin de toute présence humaine, dans le silence, il peut s’entretenir avec son Père. Ce verset central éclaire ses activités.

Aux v. 36-37 La recherche menée par Simon et ses compagnons est décrite comme une poursuite : « tout le monde te cherche ». Cherchent-ils le guérisseur ? Celui qui guérit les corps ? L’urgence de sortir de la ville indique le décalage existant entre l’attente des gens et la mission de Jésus. Pour éviter toute ambiguïté suscitée par ses actions de guérisons, il part.

Jésus donne le sens de sa mission v, 38-39.

« Allons ailleurs» : Il appelle ses disciples à le suivre, « Afin que là aussi je proclame l’Evangile ». Jésus seul proclame la Bonne Nouvelle car les disciples doivent d’abord se déprendre du désir de « tout le monde » : Jésus n’est pas un simple guérisseur. La priorité de la Parole se trouve menacée à Capharnaüm, il faut partir « c’est pour cela que je suis sorti ». Il est sorti de la maison de Simon pour aller prier, plus profondément il fait allusion à sa sortie du Père pour venir habiter chez les hommes (Jn 16,28) et annoncer la Bonne Nouvelle du Salut.

La maladie, la souffrance et l’aliénation sont des maux qui entravent l’action libératrice de la proclamation de la Bonne Nouvelle. Le Salut est proposé à l’homme dans toutes les dimensions de son être. Les guérisons rendent visible ce Salut. Elles signifient la remise debout de notre humanité à l’image de la belle-mère de Simon.

Jésus entraîne ses disciples : « partons ailleurs ». De même, il nous invite à ne pas rester enclos dans la joie, la reconnaissance et la jouissance du bien qu’il nous a fait. Á partir des signes qu’il nous donne de sa présence, de sa sagesse et de la puissance de son Salut, il nous propulse plus loin. Il ne nous comble pas de ses dons pour nous enfermer avec lui, mais plutôt pour que nous sortions, pour que nous devenions à la suite des disciples, des témoins de la Bonne nouvelle.

Bénissons le Seigneur qui guérit nos blessures

Il guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures 

(Ps. 146)

2021 02 07 Texte de Marc 2, 29-39.

29 En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.

30 Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.

31 Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.

32 Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.

33 La ville entière se pressait à la porte.

34 Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.

35 Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait.

36 Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.

37 Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. »

38 Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »

39 Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.