Commentaire d’évangile

Commentaire d’évangile

Dimanche 4 septembre
23ème dimanche du temps ordinaire

Evangile selon Saint Luc 14, 25-33

Une lecture rapide de l’évangile d’aujourd’hui peut nous paraître choquante, inacceptable.

Jésus s’adresse aux foules qui l’écoutent favorablement tout en faisant route avec lui. Le texte ne dit pas qu’ils se sont engagés à le suivre.

Jésus leur précise ce qu’il attend de ses disciples : v.26 « Si quelqu’un vient à moi » Il ne fait pas le tri dans cette foule, mais donne les exigences à remplir par celui ou celle qui serait tenté de devenir disciple.

– Faire preuve de discernement et de sagesse.

Les deux petites paraboles des v 28 à 32 font appel à notre bon sens et s’adressent à chacun d’entre nous : « Quel est celui d’entre vous ? ». Il compare notre vie à la construction d’une tour ou à une bataille importante à livrer. Comment la réussir ? Quel sens souhaitons-nous lui donner ? Nous sommes invités à prendre au sérieux et à bien mesurer la réponse donnée le jour de notre baptême. Il s’agit de « s’asseoir » pour réfléchir, calculer le coût, la meilleure option possible : qu’ai-je à perdre, que puis-je gagner, qu’est-ce qui est le plus sage ?

Devenir disciple est exigeant. Nous sommes libres dans nos choix et ce qui nous apparaît comme des priorités peuvent les influencer : la réussite matérielle, professionnelle, une vie confortable etc. Elles peuvent être de véritables obstacles sur notre route à la suite du Christ. Accepter de le suivre engage notre style de vie, nous oblige à rompre avec le passé. On ne peut pas avoir le cœur divisé. Le choix est vital et nous ne pouvons pas tergiverser : « Parce que tu es tiède, je vais te vomir » Apo. 3, 16

La condition à remplir pour devenir disciple du Christ :

Faire le choix d’un amour inconditionnel et préférentiel pour Jésus.

Cet amour n’entre pas en concurrence avec nos amours humaines car il n’est pas un rival et n’est jaloux de personne. L’amour pour le Christ n’exclue pas les autres mais les ordonne. Il est à la base, à la source de toutes nos amours humaines et les transfigure.

Ne rien préférer au Christ puisqu’il nous a préféré à tout en nous donnant sa vie, nous paraît humainement impossible. Avec le secours de son Esprit, en lui faisant confiance, tout est possible car « Celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais : il en fera même de plus grandes…Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai » Jn. 14,12-13.

En réalité, Christ nous accueille avec nos difficultés, même si nous sommes chargés d’une croix qui paraît bien lourde et nous fait parfois tomber : « Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple » v. 27. Nous n’avons pas à avoir honte de notre fragilité et de notre faiblesse toute humaine qui nous entravent et nous empêchent de le suivre comme nous le voudrions. Porter sa croix fait partie de la réalité de la vie. Etre disciple, c’est lui faire confiance, lâcher prise, c’est le laisser nous conduire vers son Père.

Le disciple suit le Christ qui le premier a porté sa Croix, a donné sa vie, « a renoncé à tout, » v 33 par amour pour nous. Son « oui » au Père est inconditionnel. De même, le « oui » donné à notre baptême nous engage définitivement : le disciple est appelé à porter sa croix quel qu’en soit le poids tel Simon de Cyrène derrière le Christ.

Conclusion :

Le v 33 résume les versets précédents : « Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple ».

Notre amour pour lui n’est que la réponse à son amour qu’il porte à chacun de nous. Il nous entraine dans l’expérience de la Pâque où nous sommes dessaisis non seulement de tout, mais surtout de nous-mêmes dans la nuit du vendredi, vidés de notre propre vie à laquelle nous tenons tant, pour recevoir la vie de Dieu, renaître en Christ pour aimer ceux que nous aimons de l’amour même de Dieu. Il nous ouvre un avenir inattendu, parfois à rebours de toute sagesse humaine mais qui nous humanise véritablement, nous ouvre à la vie divine.

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,

de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force,

tu aimeras ton prochain comme toi-même »

Lucien Deiss.

Evangile selon Luc 14, 25-33

En ce temps-là,
    de grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
    « Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
    Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.

    Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
    Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
    ‘Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !’
    Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
    S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.

    Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »