Dimanche 2 OCTOBRE
27ème dimanche du temps ordinaire
Evangile selon saint Luc 17, 5-10
Les apôtres pleins de bonne volonté se sentent démunis devant l’ampleur de la tache à accomplir et les difficultés rencontrées. Ils demandent à Jésus « Augmente en nous la foi ». Ce dernier leur répond d’une façon qui nous paraît excessive, extravagante et paradoxale dans ces six versets.
Qu’est-ce « qu’avoir la foi » ? (V. 5-6)
La foi n’est rien en elle-même. « Croire en quelqu’un » exprime une relation de confiance nouée avec une personne. On peut la rompre : on ne croit plus, mais on ne peut ni l’augmenter ni la diminuer : il s’agit moins d’une question de quantité que de qualité. Elle est notre réponse à Dieu qui nous appelle à vivre avec lui.
La foi de l’apôtre, c’est à dire du croyant engagé à la suite du Christ peut être comparée à une toute petite graine de moutarde. Elle contient en elle la puissance de la vie : jetée en terre elle deviendra un grand arbre.
Dans le psaume 1, 1-3 nous lisons « Heureux l’homme…il est comme un arbre …il donne du fruit et son feuillage ne se flétrit pas ». On peut penser que l’arbre transplanté dans un milieu qui ne lui est pas naturel, la mer, évoque notre transplantation dans l’eau de notre baptême. Ce transfert nous sanctifie, nous fait renaître à une vie nouvelle en Christ. Croire en lui, c’est obéir à sa Parole parce qu’on a confiance en lui. Le croyant met tout en œuvre pour accomplir sa volonté.
Jésus, en parfait croyant, a totalement obéi à son Père, lui a fait confiance en accomplissant la mission qu’il lui avait confié : nous sauver. Il s’est entièrement soumis à sa volonté, car tout est possible à Dieu. Un homme peut accomplir des prodiges lorsqu’il est habité par la puissance divine. Jésus a passé sa vie à rétablir les malades et les infirmes dans leur humanité, par sa seule parole. De même, si la puissance de Dieu était à l’œuvre en nous, si nous avions une foi vivante, obéissante et confiante, elle devrait aussi se faire elle-même obéir « Et il vous aurait obéi ».
Quelle est la vocation du croyant ? (V. 7-9)
Le croyant ne peut pas s’enorgueillir des œuvres accomplies grâce à sa foi, ni se croire indispensable. Il veillera à ne pas se laisser envahir par un sentiment de suffisance, puisqu’il est habité par la force de Dieu. L’évangéliste Marc nous précise qu’une femme malade fut guérie en touchant le vêtement de Jésus : « Aussitôt Jésus s’aperçut qu’une force était sortie de lui » Mc 5, 30. Une seule chose compte : accomplir la volonté divine. Pour le faire comprendre, Jésus pose une série de questions aux apôtres. Un maître doit-il avoir une reconnaissance particulière pour un serviteur qui n’a fait que son travail et son devoir en exécutant ses ordres ? Le maître n’a aucune raison de le remercier.
Jésus, le parfait Serviteur de Dieu, accomplit la volonté de son Père : « Je suis à la place de celui qui sert » Lc 22,27 : tel est le sens de sa mission. Dans l’évangile de Jean, il lave les pieds de ses apôtres. Saint Paul en Ph. 2, 6 nous explique : « lui qui est de condition divine…s’est dépouillé prenant la condition d’esclave. »
En conséquence, le disciple qui veut suivre le Christ parce qu’il croit en sa Parole a pour vocation d’être un simple serviteur. Il imitera le Christ pour la plus grande gloire de Dieu, et non pour sa propre gloriole.
Conclusion : (V.10)
« De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites ‘ nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir ’ ». Le serviteur n’a pas la liberté de choisir les ordres auxquels il aimerait se soumettre. L’engagement doit être total. Toute la vie du chrétien doit être orientée vers Dieu à la suite du Christ. Cet idéal n’est que rarement atteint. Mais, une pauvre foi, avec ses avancées et ses creux, ses hésitations et ses bonds, est une puissance capable de susciter des déplacements surprenants tels que « planter des arbres dans la mer ».
La fidélité dans les efforts quotidiens est une aventure passionnante à la suite de Jésus, le Parfait Serviteur. Il suffit d’une petite graine de foi pour faire preuve d’inventivité et répondre avec amour et en vérité aux besoins et sollicitations de mon prochain.
« Crois en Dieu
comme si tout le cours des choses dépendait de toi, en rien de Dieu.
Cependant mets tout en oeuvre en elles,
comme si rien ne devait être fait par toi, et tout de Dieu seul. »
Gábor Hevenesi
Evangile de Luc 17, 5-10
05 En ce temps là, les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! »
06 Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez
dit à l’arbre que voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi.
07 « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour
des champs : “Viens vite prendre place à table” ?
08 Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que
je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ?
09 Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?
10 De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous
sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir.” »