Nous voici fin septembre : la rentrée est globalement faite, les activités et les engagements calés, le rythme de vie est posé…
Et voilà que la parole de l’évangile, ce dimanche, vient nous déranger : le riche a une vie bien organisée, il est bien habillé, mange bien et vit dans un univers bien réglé. Il ne voit pas celui qui souffre à sa porte, non par rejet, mais parce qu’ils ne vivent pas dans le même monde. D’ailleurs, Lazare ne lui demande rien.
Lazare (« El ‘azar») signifie : « Dieu aide ». C’est le seul cas où un personnage de parabole reçoit un nom propre. On peut s’arrêter sur ce détail.
Rejetons la tentation de nous projeter dans l’un ou l’autre personnage. Il s’agit d’une parabole. Il y a en chacun de nous, selon les domaines, et le riche et Lazare. Il y a en nous des zones protégées et des zones de pauvreté. Nous sommes invités à ne pas laisser un fossé se creuser en nous, en voulant combler nos insuffisances par nous-mêmes, selon des critères de richesse ou de réussite.
Il y a, à Vézelay, un magnifique chapiteau qui représente cette histoire : le riche est allongé sur son lit ; au-dessous de lui, deux sacs, soigneusement ficelés par serpent. Quel est ce bien – pas forcément matériel – que je veux serrer, qui me rassure, mais me maintient immobile ?
Le texte nous décrit le pauvre accroupi à la porte du riche, entouré des chiens qui le soignent. Est-ce que je reconnais la zone en moi qui a besoin d’être guérie, purifiée, qui a besoin de l’aide de Dieu ? Et, plus largement, comment mon cœur s’ouvre pour être proche de celui-là, mon frère, qui a besoin de ma compassion ?
Quels que soient nos engagements, demandons au Seigneur de nous aider à desserrer les liens de nos attachements pour entrer dans cette attitude de service qui est pour nous source de vie. Laissons-nous conduire par Dieu dans nos choix et nos priorités, pour être davantage « disciple » de Jésus.