La 2ème pêche

La 2ème pêche

L’évangile de ce dimanche est un récit célèbre : La pêche miraculeuse, puis l’appel de Jésus à Pierre : « Désormais ce sont des hommes (et non plus des

poissons) que tu prendras. »

Une lecture traditionnelle est que nous avons sous les yeux l’institution du ministère des prêtres et évêques. D’ailleurs, à la fin de l’évangile de Jean il y a une autre pêche miraculeuse, à la suite de laquelle Jésus appelle de nouveau Pierre en ces termes : « Sois le berger de mes brebis. »

Mais on peut trouver dans ce texte un enseignement qui concerne tous les disciples de Jésus, tous ceux qui veulent le suivre, quel que soit leur état de vie.

Le texte n’y insiste pas, mais on sait que la pêche ne se pratiquait que la nuit, le poisson remontant à la surface. Or, ils ont travaillé toute la nuit sans rien prendre. Echec total, malgré tout leur savoir-faire et leur ténacité. Quand Jésus arrive, ils s’astreignent à la corvée de nettoyer leurs filets, souillés en pure perte.

C’est à ces hommes fatigués et découragés que Jésus propose de repartir à la pêche en plein jour, mais avec lui à bord. Certes, Pierre vient de l’écouter longuement, et au chapitre précédent, Jésus est venu chez lui pour guérir sa belle-mère. Mais venant de Nazareth, il ne connait rien à la pêche.

Le moment décisif est celui-ci : « Sur ta parole, je vais jeter les filets. »

Tous, nous avons l’expérience de l’échec, encore plus décourageant quand nous sommes compétents. Et plus on est compétent, plus on compte sur ses propres forces. C’est une grande tentation que de vouloir s’en tirer tout seul, même pour des petites choses, vouloir maîtriser la situation sans avoir besoin de s’appuyer sur d’autres et de leur faire confiance, réussir tout seul…

Or, c’est souvent au moment de l’échec, quand nous consentons à appeler à l’aide, que le Seigneur peut nous rejoindre. Quand nous acceptons de lui laisser les rênes. Beaucoup ont fait cette expérience fondatrice, très concrète. Heureux ceux qui ont compris le sens de cette autre parole de Jésus : « En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15,5)

La question insistante de Jésus à beaucoup d’entre nous est sans doute celle-ci : « Mais enfin, vas-tu finir par me faire confiance, oui ou non ?! »