La guérison de l’aveugle-né

La guérison de l’aveugle-né

Le texte d’évangile de ce dimanche, nous interpelle sur notre foi. Il met en scène un aveugle qui n’a rien demandé à Jésus qui le guérit. Cette guérison est une réponse de Jésus à la question des disciples : « Qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » Attitude qui correspond à une croyance courante à cette époque.

  • L’évangile invite à réfléchir en observant les différentes réactions de l’entourage.  

Les voisins doutent que c’est bien le même homme qui mendiait ; ils veulent des preuves, ils ont du mal à voir la réalité en face. Leur scepticisme porte sur l’identité de l’aveugle.

Les pharisiens y trouvent une preuve que Jésus est un imposteur : « Il ne vient pas de Dieu, cet homme-là, puisqu’il n’observe pas le sabbat ». Ils sont empêchés de reconnaître l’action de Jésus parce qu’ils sont enfermés dans leurs propres schémas.

Les parents refusent de témoigner : « Qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas ; interrogez-le ». Ils ont peur des juifs, ils n’ont pas la liberté d’annoncer que c’est Jésus qui a guéri leur fils et ils ont peur du qu’en dira-t-on.

Plus largement, les juifs du récit s’enferrent dans leur refus de voir et essaient de convaincre l’homme qu’il ment et même qu’il offense Dieu : « Rends gloire à Dieu, nous savons, nous, que cet homme est un pécheur ». Pour eux, reconnaître l’action du Christ serait une offense faite à Dieu, et même un blasphème. Finalement ce sont eux qui sont aveugles.

  • De son côté, face à ces désaveux successifs, l’aveugle fait tout un chemin.

Jean le désigne par des noms différents qui traduisent son évolution tout au long du récit. Il est d’abord réduit à son handicap : « Un homme aveugle de naissance ». C’est son identité, comme une étiquette posée sur lui.  Puis il est nommé « l’aveugle », puis « l’ancien aveugle », « celui qui avait recouvré la vue », et « l’homme qui avait été aveugle ». Et, à la fin du récit : « l’homme ». Ce dernier mot est le même que celui qui est employé pour désigner Jésus dans cet évangile.

Jean nous montre ainsi comment nous laisser rencontrer et guérir par le Christ fait de nous une créature nouvelle, nous restaure dans notre identité et nous rend semblables au Christ.

Que, dans ce temps de Carême, nous nous laissions recréer par Jésus, en le laissant poser son regard sur nos lieux de fragilité, et en lui demandant sa lumière.