Les mots de la Bible

Les mots de la Bible

Sacrifice

Dans la nouvelle traduction française du missel romain le prêtre dit à l’offertoire : « Mon sacrifice qui est aussi le vôtre » Pourquoi utiliser ce terme « sacrifice » mal compris et à consonance plutôt négative ?

Dans la Bible, dès les origines, on ne conçoit pas de vie religieuse sans offrir un sacrifice à Dieu. Rituel très simple  au début, il s’est  peu à peu enrichi : des lieux ont été définis et des personnes ont été choisies pour assurer cette fonction spécifique.

On y pratiquait l’holocauste, où la victime est entièrement brûlée, le repas sacré, où le fidèle mange et boit devant Dieu (Exode 24) et divers rites d’action de grâce ou d’expiation des péchés.

Alors que le peuple commençait à attacher plus d’importance aux gestes rituels qu’à l’attitude du cœur, beaucoup de prophètes ont osé affirmer que l’attitude intérieure prime sur le rite. « Cessez d’apporter de vaines offrandes …apprenez à faire le bien » (Isaïe 1,13). Jésus le confirmera quand il dit : « si, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »

Dans l’Evangile, la mort de Jésus est présentée comme un sacrifice en référence à trois sacrifices de l’Ancien Testament :

– Le sacrifice du « serviteur de Dieu » : Jésus est venu pour servir, il donne sa vie et il meurt au profit de la multitude. (Esaïe 53)

– Le dernier repas de Jésus est un repas pascal et sa mort est associée à celle de l’agneau pascal (Exode12).

– A l’image de la célébration de l’Alliance sur le mont Sinaï. (Exode 24), le sang versé par Jésus est celui qui scelle l’alliance nouvelle et éternelle.

Mais ce que souligne la Bible, c’est le fait que le sacrifice est d’abord lié au don de soi. Don joyeux, avec certes des renoncements, Il est porteur de vie, au-delà de la souffrance. Cette offrande du Christ à l’Eucharistie est aussi la nôtre. Paul dira : « Je vous exhorte, frères et sœurs, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant.» (Romains 12,1) C’est toute notre vie, nos joies et nos souffrances que nous plaçons ainsi sous le regard de Dieu.