Engendrer
« Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham : Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, … » C’est avec ces mots que s’ouvre l’évangile de Matthieu que nous lisons la semaine avant Noël. Matthieu reprend ainsi la tradition biblique qui donne une vraie place aux généalogies.
Dans la Bible, « engendrer quelqu’un », c’est lui transmettre son image, et à travers cette transmission de la vie, lui transmettre l’image de Dieu, selon ce qui est écrit en Genèse 1,27 : « Dieu créa l’Homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. ». Engendrer constitue ainsi la prolongation de l’acte créateur de Dieu : beauté de la transmission de la vie, mystère de la collaboration de l’Homme à l’œuvre de Dieu.
« Engendrer », c’est aussi accueillir la bénédiction de Dieu faite à Adam et Eve, bénédiction qui est aussi un commandement : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. » Par l’engendrement, les bénédictions rejaillissent de génération en génération sur la descendance. Ainsi en est-il de l’Alliance entre Dieu et son Peuple.
Dans la généalogie de Jésus, 4 femmes apparaissent : Thamar, Rahab, Ruth et Bethsabée. 3 sont étrangères et toutes ont enfanté dans des conditions irrégulières. C’est à la fois le signe de l’universalisme de l’ascendance de Jésus et celui de son salut qui s’enracine dans une humanité bien réelle et non idéale.
La généalogie de Jésus porte cependant la marque d’une rupture en raison de l’action de l’Esprit-Saint en Marie. Il fait exploser le lien du sang en mettant en avant l’engendrement spirituel. Nous sommes « enfant de Dieu » par notre engendrement humain, fils/fille de Dieu en Jésus-Christ par notre baptême.