Etre, Avoir, Pouvoir
Pendant le carême, les chrétiens sont invités à se convertir, à changer leur cœur de pierre en cœur de chair. Dans la liturgie du mercredi des cendres, Jésus nous invite à 3 conversions : l’aumône, la prière et le jeûne (Matthieu 6,1-18). Ces trois axes sont des remèdes aux excès de l’avoir, du pouvoir et de l’être.
L’avoir : La Bible dénonce le souci de l’homme de vouloir toujours posséder plus, au détriment, bien souvent, du pauvre et de celui qui est sans ressource. Jésus met souvent en garde contre l’argent, mauvais maître. Ces biens que nous possédons en réalité nous possèdent. Contre le désir d’avoir toujours plus, la Bible et Jésus, particulièrement, nous invitent à partager, à donner, à faire l’aumône.
Le pouvoir : La Bible dénonce celui qui ne s’humilie pas devant Dieu, qui ne reconnaît pas en Dieu son créateur et cherche la victoire dans la force des chars et des chevaux. La Bible et l’Evangile invitent à placer notre confiance en Dieu, à reconnaître que notre force vient seulement de lui : « si tu cries, le Seigneur répondra ; à tes appels, il dira me voici. » C’est dans la prière que l’être humain se trouve protégé, dépossédé de son désir d’avoir tout pouvoir sur les autres.
L’être : La Bible et particulièrement le Nouveau Testament nous invite à faire fructifier nos talents, à déployer au maximum ce que nous sommes. Mais nous sommes invités à prendre conscience que nous ne pouvons pas tout faire. Quand Paul compare la communauté chrétienne à un corps, il souligne que tous les membres sont différents et que chacun a une fonction. Le pied n’est pas la main ! En chacun réside un manque. Jeûner nous fait faire l’expérience du manque et nous révèle notre fragilité. Le jeûne casse en quelque sorte notre instinct égocentrique qui veut tout et tout de suite.
Nous comprenons donc que ce trinôme aumône, prière et jeûne sont liés les uns aux autres et que c’est cela qui peut caractériser le carême chrétien.