Fête du Corps et du Sang du Christ

Fête du Corps et du Sang du Christ

Très étonnante, la messe de ce dimanche : c’est une messe d’action de grâce pour le don de la messe ! Une eucharistie qui veut mettre en valeur l’eucharistie.

Disons que nous commémorons l’évènement qu’est l’institution de l’eucharistie. Certes, c’est ce qu’on fait aussi le soir du jeudi saint ; mais pas de la même façon.

Ce même soir du jeudi saint, quelles pensées habitaient les apôtres lorsque Jésus fit passer le pain en disant « Ceci est mon corps livré pour vous. » ? Je penserais volontiers que cette parole fut accueillie dans un grand silence. Ils avaient l’habitude de ne pas comprendre tout de suite ce que Jésus disait ou faisait. Et ce soir-là, il était clair que ce n’était pas le moment de poser des questions. On comprendra plus tard.

Quand a-t-on commencé à « dire la messe » ? Les Actes des Apôtres nous indiquent que les disciples se réunissaient pour la fraction du pain, à domicile, puisque les églises n’existeront pas avant trois siècles. « Le dimanche, nous étions réunis pour rompre le pain » (Ac, 20,7).

Un texte du concile Vatican II qualifie l’eucharistie de « source et sommet de toute la vie chrétienne ». De fait, les communautés catholiques la vivent ainsi. La journée des moines et moniales gravitent autour d’elle. Dans la vie paroissiale, la messe dominicale est bien le centre. On s’en est aperçu pendant le confinement !

Pour moi, beaucoup de mes très bons souvenirs sont des messes. Pas seulement les grands rassemblements festifs tels que Longchamp 1997, deux millions de personnes autour de Jean-Paul II (les Philippines ont fait mieux : six millions !). Mais aussi des messes très modestes : un dimanche d’hiver, dans une église de village, avec un temps de partage d’évangile entre les sept mamies présentes ; une messe de Noël entre vacanciers venus de partout, dans une petite église chauffée seulement par la ferveur des chants ; des messes de funérailles illuminées par la foi des familles : « Je sais que mon libérateur est vivant ! ».

Un jeune italien Carlo Acutis, enlevé par une leucémie à 15 ans en 2006, a été solennellement proclamé bienheureux le 10 octobre 2020. Né dans une famille chrétienne non pratiquante, il avait été fasciné très jeune par l’eucharistie. Ayant fait sa première communion à sept ans, dès lors, et jusqu’à sa mort, Carlo participait chaque jour à la messe. Il disait : « Si l’on s’approche tous les jours de l’eucharistie, on va tout droit au paradis. » C’est peut-être bien la phrase du jour !