« Il enseignait avec autorité. » (Mc 1,22)

« Il enseignait avec autorité. » (Mc 1,22)

Dans l’évangile lu dimanche dernier, nous assistions en direct à la naissance de l’Eglise. Jésus appelait quatre hommes pêchant au bord du lac : « Venez à ma suite. » “Et laissant tout, ils le suivirent”. Ce raccourci littéraire avait pour but de nous dire que la vie chrétienne est une réponse à un appel, et qu’il faut répondre résolument.
Il s’agissait de deux fratries, Pierre et André, Jacques et Jean. Jésus allait leur enseigner, d’une part à être « pêcheurs d’hommes », et d’autre part à devenir frères dans l’Esprit. Une fraternité appelée à grandir, qui ne devait admettre aucune limite.
Quelqu’un m’avait dit un jour : « Le christianisme, c’est une secte qui a réussi. » Bien sûr, Jésus n’a jamais voulu créer de secte, la séparation qui s’est faite plus tard d’avec le reste des juifs est compréhensible, il s’agit plutôt d’un rejet des disciples de Jésus.
Mais l’intéressant ici, c’est la réussite. Car dans l’évangile de ce nouveau dimanche on la voit très vite à l’œuvre. L’évangéliste nous donne la clef : Un enseignement (le mot figure 4 fois) nouveau, et surtout donné avec autorité, et « pas comme les scribes » ! Pour faire comprendre, on dirait aujourd’hui « pas comme les prêtres »… A tel point que le texte ne dit pas ce que Jésus avait enseigné, mais la parole, venant du cœur, allait au cœur, d’une manière inoubliable.
La réussite : « Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée. » Mais il faut dire aussi qu’entre-temps Jésus venait de chasser d’un homme un démon qui, lui, ne supportait ni les paroles ni la présence de Jésus. C’est symboliquement un combat à mort qui s’engageait, entre la lumière et les ténèbres, combat qui ne pourra s’achever que par une victoire finale.
Il y a beaucoup d’hommes qui impressionnent par leur autorité. Les dictateurs de tous les temps en sont généralement bien pourvus. De l’autorité de Jésus, on peut dire qu’elle est basée sur un consensus qu’elle sait créer. Elle ne cherche pas l’obéissance mais la libre adhésion. Elle reçoit son pouvoir de ceux qui s’y rallient, et ne l’impose pas de l’extérieur. « Si tu veux, viens et suis moi… » Les parents, les politiques, les dirigeants de l’Église ne peuvent que gagner à pratiquer aussi cette forme d’autorité, par libre consensus.
Mercredi dernier, au temple de la Petite Etoile, catholiques, protestants, chrétiens évangéliques étaient réunis dans la louange, la prière, la fraternité. Quel bonheur de pouvoir ainsi répondre à la prière de Jésus : « Père, qu’ils soient un comme nous sommes un, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. »