Le Christ est-il divisé ?

Le Christ est-il divisé ?

C’est la question que posait l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe, toute jeune communauté de convertis, fondée par lui-même. Car il lui a été rapporté qu’il y a parmi eux des rivalités : « Chacun de vous prend parti en disant : Moi, j’appartiens à Paul, ou bien : Moi, j’appartiens à Apollos, ou à Pierre, ou au Christ ! »

L’apôtre les exhorte donc : « Qu’il n’y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions. »

En fait, dans les premiers siècles de l’Eglise où le christianisme était « à l’école » pour constituer une doctrine raisonnée de cette nouvelle foi, c’est un miracle que l’unité ait été préservée, parfois très énergiquement !

Le premier grand schisme entre catholiques et orthodoxes eut lieu en 1054. Mais les chrétiens d’Orient et d’Occident étaient comme des frères qui, sauf en leur prime jeunesse, n’avaient ensuite plus grandi dans la même famille.

Le plus dur ce fut la Réforme, les guerres de religion. Les “hérétiques” contre les “papistes”. Qu’aurait dit saint Paul ? Et qu’en pensait Jésus ?… Il ne s’est pas exprimé, si ce n’est en suscitant dans chaque camp des croyants admirables par leur confiance en Dieu, leur grande charité.

Vingt siècles plus tard, on mesure la difficulté qu’il y aurait eu à maintenir une église monolithique, selon les rêves des catholiques, pendant longtemps. Mais on découvre que pour le christianisme, présenter un visage pluriel est une source d’enrichissement.

Mais demeure la prière de Jésus : Père qu’ils soient un, afin que le monde croie.

C’est un prêtre lyonnais, Paul Couturier, qui en en 1934, eut l’idée de créer une octave de prière pour l’unité des chrétiens du 18 au 25 janvier D’abord exclusivement catholique, elle s’étendra à tous les baptisés chrétiens, pour demander l’unité que Dieu voudra, par les moyens qu’Il voudra.

Depuis 1968, cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens est préparée conjointement par le Conseil œcuménique des Églises et le Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens.

Cela nous rappelle la parabole de la petite graine de sénevé qui devient un grand arbuste où les oiseaux viennent nicher. On peut dire aussi :

le miroir s’est brisé, il s’est transformé en vitrail !