Nous entrons dans l’Avent. C’est sûrement une bonne nouvelle, car les rues sont brillamment éclairées, l’église Saint-Justin retrouve aussi sa parure de lumière. Beaucoup de vitrines ajoutent à la beauté de la ville. Dans les marchés de Noël, un bon vin chaud nous fait oublier le froid.
Et partout en France fleurissent de belles inscriptions lumineuses : « Joyeuses fêtes. » Bien sûr, reste à savoir ce que nous fêtons.
L’évangile de ce premier dimanche de l’Avent résonne d’un appel solennel : « Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. »
Comme dit Jésus, lorsque le maître est parti en voyage, il a fixé son travail à chacun et « a donné tout pouvoir à ses serviteurs. »
Ces paroles peuvent nous faire penser à beaucoup de choses de l’actualité. Dieu a confié la terre à l’humanité, qui, elle-même, en est issue. Mais les gestionnaires ont été très imprévoyants ; le pape François, dans l’exhortation apostolique « Laudate Deum », sur la crise climatique, craint que notre monde, qui s’effrite, « s’approche peut-être d’un point de rupture. » Ce n’est certes pas le moment de s’endormir.
Quant aux multiples conflits en cours dans le monde, celui qui a lieu en Terre Sainte nous touche particulièrement. D’après le même évangile de saint Matthieu, la venue du Sauveur dans le monde a été suivie d’un grand massacre de vies innocentes. Beaucoup d’autres ont suivi. Mais il nous faut croire que cette terre n’est pas devenue une terre de malédiction. Et que le message de paix et de réconciliation qui y a été prononcé sera toujours vivant.
Il est bon de se rappeler aussi cette parole du livre d’Isaïe : « Moi, le Seigneur, en temps voulu j’agirai vite. » (Is 60, 22). Pour appuyer cette autre parole que nous aimons chanter pendant l’Avent : « Debout, Jérusalem, resplendis, car voici ta lumière ».
L’Avent, c’est aussi un message pour chaque croyant, dans son chemin personnel avec le Seigneur. Chacun a un rendez-vous d’amour qui ne figure sur aucun agenda et qui est pourtant prévu depuis la création du monde. Veillons, car nous ne savons pas à quel moment le sauveur viendra visiter notre vie et frapper à la porte de notre cœur. Heureux celui qui lui ouvrira !